Martin Winckler, auteur de La Maladie de Sachs.
"Le premier roman est construit selon la structure d’une première saison d’une série du câble type Sopranos ou Mad Men. Le second raconte la « deuxième saison » à travers le regard de ses spectateurs (un couple qui a vu la première, un ami qui découvre la 2e avec eux et leur demande de le « mettre au parfum ») et le troisième (à paraître en juin) raconte la troisième saison de la série à travers son écriture par deux scénaristes."
Des séries TV à l'écriture
"Je peux (et j’essaie de le faire) tirer des leçons des séries et de ce qu’elles arrivent à produire chez moi, spectateur, par la liberté d’utilisation des formes, des tons, des genres et le type de relation qu’elle entretient avec le spectateur – et travailler à produire le même genre d’effet chez le lecteur. Ainsi, je n’ai pas peur d’écrire sans toujours savoir où je vais mais en laissant les personnages « devenir » ce que je n’avais pas prévu ; d’alterner scènes réalistes, scènes de comédie romantique ou scènes fantastiques dans le même chapitre ; de semer des phrases, par-ci par-là, qui annoncent (sans le dire) ce qui va suivre ; de faire appel à la mémoire du lecteur pour se souvenir (ou non) de ce qui a été dit longtemps auparavant ; d’intégrer le monde alentour (politique, culturel, symbolique) dans les propos des personnages ; de faire ouvertement appel à la complicité du lecteur (comme beaucoup de séries le font) pour « huiler les rouages » de la narration. Ce que les séries m’ont appris de plus important, au fond, c’est que je peux faire confiance au lecteur et qu’il est un partenaire actif dans le fonctionnement du livre, malgré les aléas de l’écriture."
Extraits d’un article paru dans Télérama.fr en mai 2009, écrit par l’auteur.