08/12/2009

❘ Nathalie Quintane, poétesse et performeuse ❘


"Je m’appelle Nathalie Quintane / Hello my name is Na-tha-lie-quin-ta-ne / je suis 
née le 8-3-64 / I was born in 1964 in Paris, France / j’habite à…" 




"Je m’appelle encore Nathalie Quintane. Je n’ai pas changé de date de naissance. J’habite toujours au même endroit.

Je suis peu nombreuse mais je suis décidée."

19/06/2009

Zoyâ Pirzâd, savoir renoncer

Le Monde des livres


Entretien Zoyâ Pirzâd : "Les mots dépendent des personnages" (extraits)



Quand on l’interroge sur la pureté de ses textes qui ne s’encombrent jamais d’un mot de trop, elle avoue : "Je suis sans pitié." Tout ce qui n’est pas indispensable, elle le coupe. Parfois, elle reconnaît que c’est un crève-coeur. "Il m’est arrivé de me priver de chapitres entiers que j’adorais, où tout était parfait." Elle se justifie par une certitude enfantine, sa seule mission : ne jamais ennuyer le lecteur. "L’écrivain n’est rien d’autre qu’un lecteur. Lire et écrire, cela revient au même." Voilà pourquoi écrire, c’est d’abord relire.
Patiente, Zoyâ Pirzâd explique : "Mon premier jet est très rapide. Je ne m’attarde pas, je vais jusqu’au bout de l’intrigue. Ensuite seulement, je relis. Je trace des cercles de plus en plus petits jusqu’au coeur de chaque paragraphe, de chaque phrase". Son romanOn s’y fera (Zulma, 2007) a ainsi nécessité quatorze relectures successives. Quatorze versions. D’un geste, elle remercie la providence de l’avoir fait naître à l’âge du traitement de texte. Elle coupe, elle colle, elle déplace. "Au moins, les nouvelles sont un peu plus simples à écrire. Elles sont plus spontanées." Avec malice, elle ajoute : "Elles sont plus courtes."
Propos recueillis par Nils C. Ahl
 Article paru dans l’édition du 19.06.09.

Autres petites phrases


"Les bonnes intrigues sont ainsi : on lit sans vraiment se rendre compte de tous les petits détails, de toutes les intentions de la narration."

"Parfois, j’écris sans m’arrêter, jusqu’à m’effondrer. Je m’y remets au réveil, même s’il est 4 heures du matin."

"Les mots dépendent des personnages, du lieu de l’intrigue. Rien de plus."
"La faculté d’écrire n’a rien à voir avec l’écriture. En fait, être un écrivain, c’est voir les choses différemment. Les voir tout court. Ne pas juste se contenter de regarder par la fenêtre."

28/05/2009

Martin Winckler, l’écriture et les séries TV

De l'influence des séries TV sur l'écriture


Martin Winckler, auteur de La Maladie de Sachs.


"Le premier roman est construit selon la structure d’une première saison d’une série du câble type Sopranos ou Mad Men. Le second raconte la « deuxième saison » à travers le regard de ses spectateurs (un couple qui a vu la première, un ami qui découvre la 2e avec eux et leur demande de le « mettre au parfum ») et le troisième (à paraître en juin) raconte la troisième saison de la série à travers son écriture par deux scénaristes."


Des séries TV à l'écriture



"Je peux (et j’essaie de le faire) tirer des leçons des séries et de ce qu’elles arrivent à produire chez moi, spectateur, par la liberté d’utilisation des formes, des tons, des genres et le type de relation qu’elle entretient avec le spectateur – et travailler à produire le même genre d’effet chez le lecteur. Ainsi, je n’ai pas peur d’écrire sans toujours savoir où je vais mais en laissant les personnages « devenir » ce que je n’avais pas prévu ; d’alterner scènes réalistes, scènes de comédie romantique ou scènes fantastiques dans le même chapitre ; de semer des phrases, par-ci par-là, qui annoncent (sans le dire) ce qui va suivre ; de faire appel à la mémoire du lecteur pour se souvenir (ou non) de ce qui a été dit longtemps auparavant ; d’intégrer le monde alentour (politique, culturel, symbolique) dans les propos des personnages ; de faire ouvertement appel à la complicité du lecteur (comme beaucoup de séries le font) pour « huiler les rouages » de la narration. Ce que les séries m’ont appris de plus important, au fond, c’est que je peux faire confiance au lecteur et qu’il est un partenaire actif dans le fonctionnement du livre, malgré les aléas de l’écriture."
Extraits d’un article paru dans Télérama.fr en mai 2009, écrit par l’auteur.

15/04/2009

❘ Stand by me ❘

Playing For Change : Song Around the World "Stand By Me"



12/04/2009

Éric Chevillard - Quand le hérisson déboule…

L'ÉCRITURE COMME ELLE VIENT


J’aimerais vous interroger sur la façon dont vous concevez et composez vos livres : Ecrivez-vous à partir d’une phrase initiale, de laquelle la suite découlerait, ou bien pensez-vous vos livres davantage en terme de plan, les phrases venant « après » ?


éric chevillardLe plus souvent, c’est un engagement à corps perdu, droit devant dans l’espace infiniment ouvert du songe et de la spéculation, et l’envie d’en découdre là, sur ce terrain à moi propice, avec le principe de réalité. Un thème, une idée, une phrase, et c’est parti, il y a une logique à l’œuvre dans la langue, je vais la faire jouer pour moi contre les buts qu’elle sert ordinairement, profiter du rail lisse et bien huilé de ce tortillard pour lancer ma fusée. En revanche, à l’exception des Absences du capitaine Cook et de La Nébuleuse du Crabe (prolongée d’ailleurs dans Un Fantôme ), conçus ceux-là comme des livres possiblement infinis, il me semble que mes récits ne pourraient se poursuivre au-delà de leur terme, soudain c’est terminé, matière épuisée, figure achevée. Ils se construisent du coup comme rétrospectivement. Dans Préhistoire ou Démolir Nisard, le dénouement ordonne le récit, exactement selon les termes de Malraux : la mort change la vie en destin. Vrai aussi que le geste ne s’interrompt pas et que le livre suivant naît dans l’élan.


Florine Leplâtre / Douze questions à Eric Chevillard Inventaire/Invention

01/02/2009

Avec des choses comme ça

Tanguy Viel, Paris-Brest, Les éditions de minuit, 2009



"Alors dès que j’ai monté les sept étages parisiens jusqu’à cette chambre, dès que j’ai plongé les yeux par la fenêtre sur le jardin du Luxembourg, quand j’ai senti remonter en moi la sensation de l’eau froide dans mes chaussures, bien sûr je n’ai pas hésité, et j’ai signé le bail. C’est avec des choses comme ça qu’on écrit, ça et pas autre chose, ai-je encore pensé dans ce train qui me ramenait là, pour solde de tout compte, le 20 décembre 2000."

Paris-Brest, page 145.
Exemple de l’expérience de l’écriture comme elle vient